L’écosystème des startups fintech en Afrique : une croissance et des investissements en forte hausse
L’Afrique est devenue un terreau fertile pour les startups fintech, qui proposent des solutions innovantes et disruptives pour améliorer l’inclusion financière sur le continent. Selon un nouveau rapport publié par Disrupt Africa, le nombre de startups fintech actives en Afrique a augmenté de près de 20 %, passant de 578 à 678, entre 2021 et 2023. Ces startups ont également attiré plus de 2,7 milliards de dollars d’investissement au cours des 24 derniers mois, soit trois fois plus que tout autre secteur de la tech africaine.
Ces chiffres témoignent du dynamisme et du potentiel de l’écosystème fintech africain, qui se positionne comme un leader mondial dans ce domaine. Selon une étude de McKinsey, les revenus des fintechs en Afrique ont atteint entre 4 et 6 milliards de dollars en 2020, avec un niveau de pénétration moyen compris entre 3 et 5 % (hors Afrique du Sud). Ces niveaux sont comparables à ceux des marchés leaders dans le monde.
Les startups fintech africaines se distinguent par la diversité et la qualité de leurs offres, qui couvrent plusieurs segments du marché financier, tels que les paiements, les transferts d’argent, le crédit, l’épargne, l’assurance, la gestion de patrimoine ou encore la blockchain. Elles se basent sur les technologies mobiles, qui connaissent une forte croissance en Afrique, avec une augmentation du nombre de smartphones, une baisse des coûts d’internet et une extension de la couverture réseau. Elles profitent également d’une population jeune, urbaine et avide de services financiers adaptés à ses besoins et à ses préférences.
La pandémie de COVID-19 a accéléré les tendances existantes vers la digitalisation et créé un environnement propice à l’émergence de nouveaux acteurs technologiques, même si elle a causé des difficultés et des perturbations dans la vie et les moyens de subsistance des populations africaines. Les startups fintech ont su saisir cette opportunité pour proposer des solutions plus accessibles, plus rapides et moins coûteuses que celles des acteurs traditionnels. Par exemple, les solutions transactionnelles des fintechs peuvent être jusqu’à 80 % moins chères et les intérêts sur l’épargne jusqu’à trois fois plus élevés que ceux offerts par les acteurs traditionnels, tandis que le coût des transferts d’argent peut être jusqu’à six fois moins cher.
L’avenir s’annonce prometteur pour les startups fintech en Afrique, qui ont encore un énorme potentiel de croissance et de création de valeur. Si le secteur dans son ensemble peut atteindre des niveaux de pénétration similaires à ceux observés au Kenya, un pays avec l’un des plus hauts niveaux de pénétration fintech au monde, nous estimons que les revenus des fintech africaines pourraient être multipliés par huit d’ici 2025. Pour cela, il faudra surmonter certains défis, tels que le manque d’infrastructures, la fragmentation réglementaire, la concurrence accrue ou encore la fidélisation des clients. Mais les opportunités sont immenses pour les startups fintech qui sauront innover, se différencier et s’adapter aux besoins du marché africain.